Préservation du littoral Togo-Bénin

Une solution hybride pour la protection d’une zone côtière transfrontalière

En 2015, la Banque mondiale a lancé le programme WACA pour promouvoir et participer au financement de solutions durables de gestion du littoral en Afrique de l’Ouest. Réalité problématique pour plusieurs pays de cette région, l’érosion côtière est l’un des sujets phares de ce programme.

Artelia est ainsi intervenu sur l’étude de la faisabilité d’une protection côtière pour le segment frontalier Togo-Bénin (48 km de littoral).

CONTEXTE & ENJEUX

Financé par la Banque mondiale, le programme WACA (West Africa Coastal Management) est né du constat que les zones littorales, qui comptent parmi les espaces les plus peuplés et dynamiques du continent africain, sont très fragilisées par la surexploitation des ressources, les pollutions et le changement climatique. La Banque mondiale estime qu’environ un tiers des habitants d’Afrique de l’Ouest vivent dans ces zones côtières qui sont à l’origine de 56 % du PIB des pays concernés (pêche, agro-industrie, activités portuaires, industrie pétrolière…). Or, sous l’effet du changement climatique, ces zones connaissent des transformations inquiétantes (réchauffement et élévation du niveau de la mer, glissement de terrain, onde de tempête et submersion, érosion côtière pouvant atteindre 10 m/an…). Elles sont également le réceptacle d’importantes pollutions urbaines et industrielles, et sujettes à la surexploitation des ressources et à la dégradation des habitats naturels[1].

Afin de construire une stratégie de préservation du littoral et de sauvegarder les services éco systémiques associés, WACA rassemble plusieurs pays autour de ces différentes problématiques, en finançant des études et des plans d’action. Engagé dans plusieurs projets de ce programme, Artelia a réalisé en 2020 une étude portant sur la protection contre l’érosion de 50 km de littoral entre le Togo (de Gbodjomé à Hillacondji) et le Bénin (de Hillacondji à Gbekon). L’expérience ayant montré que des solutions apportées en amont peuvent avoir des répercussions négatives en aval, la gestion concertée du littoral entre les deux pays s’est imposée comme une approche indispensable.

Mobilisant ses experts et ses outils (modélisation, suivi par drone), Artelia a commencé par caractériser cette érosion transfrontalière, en dressant le bilan des dynamiques sédimentaires et en modélisant l’évolution de près de 80 km de littoral depuis la frontière entre le Ghana et le Togo jusqu’à La Bouche du Roy (Bénin). Nos équipes ont ensuite conseillé les parties prenantes sur les différentes techniques de protection mobilisables, en proposant plusieurs combinaisons d’aménagements (doux et structurels), afin d’aboutir à une solution coconstruite et validée.

[1] https://www.banquemondiale.org/fr/programs/west-africa-coastal-areas-management-program